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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 23:00

J'ai toujours pensé que j'aurais plusieurs enfants. Je n'aime pas le terme de famille nombreuse ça m'évoque immédiatement les reportages d'M6 sur les familles de vingt-cinq enfants qui cherchent à partir en vacances pour pas trop cher mais dans l'idéal, je souhaitais avoir trois ou quatre enfants. Deux filles et deux garçons, pour bien faire. J'ai moi-même un frère, et je trouve qu'il y a un fossé entre les familles de deux et de trois enfants. Deux, c'est classique, trois, c'est plus joyeux, c'est une petite colonie, c'est tout plein de vie. C'est peut-être parce qu'on ne s'entendait pas avec mon frère mais maintenant, tout va bien.

 

Et puis, on le sait, il y a avant le bébé et après le bébé. Vous savez, l'adage (le dicton, le truc machin chouette) qu'on entend souvent: "Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants." Voilà, avant, je voulais plein d'enfants, maintenant...

 

Mais ce serait trop facile si je poursuivais en disant "maintenant, je n'en veux qu'un." Parce qu'en fait, je ne veux pas que ma fille soit fille unique. Mais je crois que je crève de trouille à l'idée de recommencer. Et ça me bloque et je repousse la décision, la grande décision de recommencer. Parce que je trouve que, si c'est possible, c'est une décision encore plus difficile à prendre que pour le premier enfant.

 

Dans l'ombre, la femme enceinte

 

Petit florilège de questions:

 

1. Suis-je capable de supporter l'angoisse d'une nouvelle grossesse et d'un nourrisson?

Voilà, c'est dit, mon premier stress c'est ça. J'ai eu tellement peur tout le temps de perdre ma bichette (et j'ai encore peur de temps à autre) que je ne sais pas si je suis capable de recommencer, je n'ai pas envie d'avoir encore cette peur qui me faisait faire des choses folles...

Je ne l'ai dit à personne, même pas à chéri d'amour, mais j'avais des manies de superstitieuse, quand ma fille est née, et qu'elle dormait à côté de nous, limite des TOC. Je touchais du bois, silencieusement, et je devais toucher à tout le bois auquel je pensais dès que j'avais peur qu'elle meure. Mais il fallait aussi que je touche ma tête, et sa tête. Donc ça donnait que je touchais ma tête, le bord de mon lit, les lattes de mon lit, la tête de mon lit, le sol (parquet), les barreaux de son lit, la planche sous son matelas, la tête de son lit et sa tête. En murmurant "je touche du bois". Oui, c'est dingue. Et parfois, dans la journée, ça me prenait aussi, et je touchais mon bureau, mes étagères, la table à langer, etc, etc.

Je savais me contrôler, au fond, et je ne le fais plus (mais ça me démange!), mais voilà, ça me rappelle cette angoisse.
Et toutes les fois où j'entrais dans la chambre, la respiration coupée, craignant de la trouver morte. Et cette fois - ou peut-être ces fois - où, à cause des ombres de la journée, j'ai cru qu'elle était bleue, morte.

Encore maintenant, si elle dort trop longtemps - extrêmement rare - je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Sans parler de toutes les autres inquiétudes qui me poursuivent toujours - c'est ça, être mère.

 

2. Suis-je / sommes-nous capables de supporter encore une année (voire plus) à ne pas dormir?

Avec ma bichette, ça a quand même été très dur, les premiers jours. Nous sommes chanceux, elle a fini par faire ses nuits vers 9-10 mois. Je sais qu'il y a des enfants qui ne dorment pas jusqu'à trois ans. N'empêche. Je voyais tous les bébés faire leurs nuits, les uns après les autres. Et nous, non, elle ne dormait pas plus de trois heures. C'était horriblement difficile. D’autant plus qu’elle ne dormait pas non plus en journée.

« Quand votre bébé dort, profitez-en pour dormir aussi ». Oui, mais si elle ne dort jamais ? On fait comment ? Malgré tout l’amour que nous nous portons, tous les trois, nous avons vécu des moments difficiles, de découragement. Pouvons-nous revivre ces moments, sans compter que maintenant, nous aurons deux enfants à gérer à la fois ?

 

3. Pourrons-nous aimer le deuxième autant que nous aimons la première ?

Je sais bien, oh oui, je le sais que c’est une question que toutes les mamans, ou presque, se posent à l’idée d’un deuxième. Et bien évidemment, je connais la réponse qui indique que l’amour ne se divise pas mais au contraire se multiplie. J’y crois, mais j’ai peur. Cela me semble impossible d’aimer autant un autre enfant, quand j’aime à la folie ma toute petite fille, ma délicieuse petite chérie. Nous n’aurions pu espérer une petite bichette aussi parfaite. Comment imaginer que nous pourrions aimer autant un autre enfant autant que nous l’aimons, elle ?


4. Comment ma toute petite pourrait-elle devenir l’aînée ? Et comment le prendra-t-elle ?

Quand je pense qu’elle sera l’aînée, ça me rend toute chose – oui, presque triste, mais je crois que ça s’appelle plutôt de la mélancolie. Va-t-elle comprendre qu’il y a un être plus petit, plus fragile ? Va-t-elle comprendre qu’elle est l’aînée ? Et puis, est-ce que je pourrais toujours l’appeler ma toute petite, ma tendre bichette, si c’est une nouvelle bichette qui vient ? Si c’est un petit chat, ce sera peut-être plus simple, mais qu’en pensera-t-elle ? Je ne veux pas qu’elle se sente délaissée, moins aimée ; je ne veux pas ne plus avoir de temps pour elle.

 

Et tout ceci tourne et retourne dans ma tête. D’autres questions, matérielles celles-ci, se posent également, mais elles sont mineures, pour moi.

Et pourtant, je ne veux pas qu’elle soit seule ; j’ai toujours entendu dire que c’était difficile, d’être enfant unique. Et puis, je crois qu’elle s’amuserait bien avec un petit frère ou une petite sœur. Et puis, je voudrais une maison pleine de vie.


Mais surtout, ce que je veux, c’est qu’elle soit heureuse, et qu’elle reste la jolie pétillante amusante éblouissante et si adorable tendre délicate drôle intelligente petite bichette que nous aimons et qui remplit notre cœur nos pensées nos vies.

 


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commentaires

E
J'ai toujours eu peur. Mais à peine avais-je accouché que Monsieur et moi avions décidé que je ne reprendrais pas la pilule. Ca a pris 18 mois à ce que je retombe enceinte. Tant mieux, ça fera donc<br /> 2 ans et demi entre les deux.<br /> <br /> J'ai peur. Pas par soucis de santé ou de dodo mais plutôt effectivement, comme toi, de ne pas l'aimer autant que le premier. De toujours préférer mon petit premier. Et puis je me dis que ça ira. Je<br /> suis une maman, non?<br /> <br /> En attendant, je me touche le bidou en regardant n°1, et je profite. :)
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L
<br /> <br /> Alors profite bien de cette heureuse grossesse, sans plus te poser de questions. Je crois que tu le sais, au fond, que tu aimeras ton deuxième autant que ton premier. Parce que oui, tu es une<br /> maman, et que tu ne peux faire autrement que d'aimer à la folie chaque être que tu as porté.<br /> <br /> <br /> <br />
M
1. Je trouve cette confession infiniment touchante ; mais tu as eu ta fille, tu es heureuse, tu me sembles épanouie malgré ces angoisses de maman ? Peut-être serait-ce de même, pas mieux, pas pire<br /> avec un second enfant, qu'en penses-tu ? Quand Camille est né, j'avais une peur panique de le casser, de le laisser tomber... je crois qu'on peut travailler sur la racine de nos angoisses plutôt<br /> que supprimer les tocs qui sont là pour nous soulager.<br /> <br /> <br /> <br /> 2. Je ne peux pas répondre à ça, je n'ai qu'un enfant et il se réveille encore la nuit. Mais je me souviens que c'était plus facile quand il était petit, j'étais à la maison, je l'allaitais donc<br /> les endormissements nocturnes étaient faciles et puis et puis et puis... un second bébé, comme le dit Madame Sioux, serait un bébé plus cool, plus flexible parce qu'il sera habitué comme ça. Et au<br /> pire, ça sera vite du passé, cette fatigue, une année passe tellement vite avec des enfants !<br /> <br /> <br /> <br /> 3. Là je te réponds indéniablement OUI. Bien sûr ! Je fais partie des gens qui croient qu'il y autant de formes d'amour que de relations, et même plus. La venue de ta fille a-t-elle transformé<br /> l'amour que tu as pour ton chéri, tes frères, tes soeurs, tes ami(e)s ? Tu aimeras probablement ton nouvel enfant pour ce qu'il est, pour la PERSONNE qu'il est, et nul doute que tu l'aimerais à<br /> l'infini, sans que ça ne touche d'un poil l'amour que tu portes à ta fille... L'amour, ça se multiplie, ça ne se soustraie pas, je suis sûre que tu le sais !<br /> <br /> 4. Il faudra peut être que vous l'aidiez à passer ce cap de devenir l'aînée mais elle s'en sortira sûrement formidablement bien, comme la plupart des enfants quand ils sont écoutés, entendus...<br /> Tous les aînés ne sont pas traumatisés, regarde ! Moi même, je suis l'aînée d'une fratrie de huit et j'aime mes frères et soeurs à la folie, nous nous téléphonons au moins une fois par semaine pour<br /> se confier, rire, évoquer le quotidien, ils sont ma vie, mes meilleurs amis. Sans eux, je n'existerais pas, pas comme j'existe aujourd'hui :-)<br /> <br /> Et je crois que pour ta fille, ce pourrait être une raison supplémentaire d'être heureuse, de pétiller, d'être fière, de grandir...<br /> <br /> Si cette envie est là au fond de toi, moi je crois qu'il ne faut pas trop se poser de questions, pas trop intellectualiser et aller au bout. Tu nous diras, hein, dis ?<br /> <br /> Je t'embrasse,<br /> Mille Bulles
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L
<br /> <br /> 1. Oui, travailler sur la racine de nos angoisses... C'est une belle idée. Reste maintenant à trouver comment... Il y a tellement à creuser. Je sais que c'est quelques chose de surmontable, mais<br /> avant d'avoir ma fille, ces angoisses étaient abstraites. Le fait de l'avoir, de ressentir cet amour si fort pour elle, cet amour inimaginable a rendu concrètes ces angoisses. Maintenant que je<br /> les touche du doigt, je trouve que c'est une plus grande marche encore à franchir. Mais c'est vraiment un bon conseil, il faut que je trouve la racine du mal, que je l'éradique.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 2. Notre première année était mouvementée... Elle dormait très peu. Du coup, on redoute quand même de revivre ça. Cette tempête. Mais je crois que nous serons capables de surmonter ces<br /> difficultés.Et puis, tu as raison, un autre enfant sera différent, et peut-être que ce sera plus simple! (ou pas...!)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 3. C'est vraiment la partie de ta réponse qui me plaît le plus... Un argument vraiment convaincant. Oui, tu as absolument raison, les enfants que nous aurons seront des individus différents les<br /> uns des autres, et tu as raison, encore, tout comme j'aime mon amoureux, j'aime ma fille, j'aime ma famille. De manière différente.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 4. Je ne savais pas que tu avais tous ces frères et soeurs! C'est génial, je trouve! Quel beau témoignage! Il faudra que nous veillions à ce qu'elle soit bien entourée, aimée, à ce que notre<br /> attention pour elle soit toujours maintenue, et à lui expliquer que notre amour pour elle sera toujours aussi fort. Elle est intelligente ♥♥♥, elle comprendra tout ça...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Evidemment que je vous dirai... Merci, beaucoup, énormément pour ce message, plein de bons conseils. ♥<br /> <br /> <br /> <br />
V
Si tu en parles, c'est déjà que tu en as envie !<br /> Comme Séverine, j'aurais tendance à te dire que chaque bébé est unique, que ta deuxième grossesse ne sera pas comme la première et que ton deuxième enfant ne sera pas comme le premier.<br /> Ils peuvent être aussi différents que le jour et la nuit, et s'entendre à merveille.<br /> J'ai quatre enfants et aucun ne ressemble à l'autre. Et pourtant, quelle équipe !<br /> Au final, la décision t'appartient à toi seule...
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L
<br /> <br /> Oui, c'est ça: ce sont d'abord des individus, des personnes à part entière. Et pas n'importe lesquelles: nos enfants. On ne peut que les aimer!<br /> <br /> <br /> J'adore l'idée d'avoir quatre enfants... félicitations à toi, et aux tiens, pour cette belle famille!<br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
M
Je n'ai qu'une main pour t'écrire, je ferai donc court. Je comprends tes interrogations, j'avais les mêmes jusqu'à la naissance de Mamzelle B. Et puis finalement cela se passe et plutôt bien (par<br /> exemple Miss B aime beaucoup 'son' bébé). Je pense qu'il ne faut pas que tu restes paralysée par tes peurs et que tu passes à côté de quelque chose qui te tient à cœur.<br /> <br /> Courage,
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L
<br /> <br /> Heureuse que tout se passe bien avec tes deux chouquettes. C'est bien cela, ne pas se laisser bloquer par des peurs, peut-être irrationnelles pour certaines... Merci pour ton message, bisous et<br /> courage avec ta mini-glue-mignonne.<br /> <br /> <br /> <br />
U
Je me retrouve tellement dans ton questionnement...et je suis déjà enceinte..<br /> Je crois qu'il ne faut pas se poser trop de questions et vivre au jour le jour en essayant d'être le plus épanouis et profiter de chaque instant..<br /> je me suis posé les mêmes questions que toi et à présent j'essaie de me dire qu'on fera au mieux pour que chacun trouve sa place et soit heureux...c'est simple mais c'est un sacré défi..<br /> Je pense comme madame sioux que tu devrais attendre un peu et lorsque tu te sentiras prête ce sera comme une évidence :)<br /> <br /> Bonne journée!
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L
<br /> <br /> D'abord, félicitations pour ta grossesse!<br /> <br /> <br /> C'est exactement ça, ne pas (ne plus) se poser trop de questions, un jour, et foncer. Mais je crois qu'on réfléchit quand même plus, malgré nous, pour un 2e.<br /> <br /> <br /> Effectivement, c'est un défi. Réussir à tout gérer, c'est déjà un défi quand c'est avec un premier enfant, mais avec deux!Je crois qu'il va me falloir encore quelques mois...<br /> <br /> <br /> Merci pour ton commentaire!<br /> <br /> <br /> <br />

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