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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 12:00

Voilà un peu plus de quatre mois que ma fille est née, quatre mois d'allaitement au sein complet, d'allaitement pur et dur. Quatre mois de fusion, d'échange, de partage. Quatre mois de questions, de remises en question, et autres interrogations. Quatre mois pendant lesquels ma fille n'a besoin de rien d'autre que de mes bras, mes seins et mon amour.

 

L'allaitement, c'était indispensable. À vrai dire, la question ne s'est même pas posée avant l'accouchement. Je voulais allaiter, absolument, par tous les moyens. Je n'imaginais même pas devoir donner le biberon. Pour moi, l'allaitement, c'était naturel, cela allait de soi. Pourtant, plus j'avançais dans la grossesse, plus je lisais de témoignages indiquant combien il était difficile d'allaiter, qui prévenaient que justement, ça n'allait pas de soi. Je m'étais donc préparée à ne pas y arriver, mais c'était très flou: comment peut-on ne pas y arriver? Qu'est-ce qui bloque?

 

Et puis, le jour de l'accouchement est arrivé. Je ne sais pas vous, mais moi, je n'arrivais pas du tout à imaginer ce moment. J'avais eu une séance de relaxation, comprise dans ma préparation à l'accouchement, pendant laquelle nous devions imaginer l'accouchement comme quelque chose de merveilleux. Ça avait eu l'effet inverse, chez moi, plutôt que de me détendre, ça m'avait limite angoissée de n'avoir aucune image me venant à l'esprit!

J'avais bien préparé ce jour, pourtant, avec séances de yoga prénatal intensives, respiration et contrôle de la douleur dans la tête. La seule chose que j'étais capable d'imaginer, c'était que je respirerai calmement en faisant des "ooooooooohmmmmm" et que je m'étirerai dans tous les sens pour faciliter la descente de mon bébé.

 

Bon, évidemment, le jour J, ça ne s'est pas passé aussi facilement que ma préparation yogique me l'avait laissé espérer. Je ne vous raconterai pas aujourd'hui l'accouchement mais ce qui est sûr, c'est que j'aurais voulu tenter l'aventure sans péridurale, et que la douleur ne m'a pas laissé le choix. Même si je n'avais jamais été contre la péridurale, je m'étais bercée d'illusions et je pensais réellement pouvoir y arriver sans; mais poupette et son visage tourné vers l'extérieur, ça ne passait pas si facilement.

Déception, donc. Or, moi, les deux seules choses que je voulais, c'était l'accouchement sans péridurale ou le plus tard possible, ou au moins, pouvoir bien profiter de l'accouchement: j'ai eu en fait une péridurale de cheval, à ne même plus pouvoir bouger les jambes. Remarquez, avant, j'avais tellement mal que je n'étais même pas capable de me lever (moi qui pensais que je pourrais me promener dans la maternité...). Et l'autre chose que je voulais encore plus réussir, c'était allaiter ma fille. Je le voulais plus que tout.

 

Au départ, je voulais appeler mon article boire et déboires de l'allaitement. J'ai changé, parce que je voudrais aussi parler de tout ce qui en fait la beauté, mais les débuts de l'allaitement, c'est un peu la loose sur terre.

 

Donc j'accouche et je mets ma fille au sein, elle tétouille. Mais elle a du mal. De retour dans ma chambre, une puéricultrice me presse le sein en me faisant des grosses marques ("oh bah vous marquez facilement", tu m'étonnes John...) pour récupérer du colostrum (pour les néophytes, c'est une sorte de super lait, bien concentré, plein à craquer de tout ce qui se fait de meilleur dans ce monde, produit par les seins pendant deux-trois jours après l'accouchement) et le donner à la cuillère à ma poupette. Bon, ok, elle est toute fatiguée, elle ne peut pas bien téter. Elle pleure beaucoup, en plus (ça n'a pas changé). Finalement, je peux enfin la faire téter, mais je ne sais pas bien comment la placer, et aïe, ça fait un peu mal, là, non?

 

Au bout de deux jours, j'avais une grosse crevasse au sein gauche, et les deux tétons bien rouges et douloureux. Argh... J'appelle une puéricultrice ou une sage-femme, ou??? J'avoue qu'il y a tellement de personnel que je ne sais plus à qui je m'adresse... Bref, je demande à quelqu'un de m'indiquer si je place bien ma fille: "Ah non, la le bras comme ça, vous mettez vos jambes comme ça, lui tenez la nuque comme-ci..." Euh, résumons: si je fais tout ce qu'elle me dit, je vais finir avec une tendinite de chaque partie de mon corps. Petit moment de solitude et panique à bord. En plus, il faudra que j'ai toujours à proximité un coussin d'allaitement, un fauteuil à accoudoirs, un petit tabouret pour mettre sous les pieds, facile!

Je pleure pleure pleure... Mais je m'accroche.

 

De retour de la maternité, j'ai tellement mal au sein gauche que je me retiens de crier à chaque fois que je mets ma poupette à ce sein. Je la fixe donc plus volontiers à droite, mais je ne veux pas avoir des seins de taille différentes (déjà qu'ils sont monstrueusement énormes), je suis donc obligée d'entretenir la lactation à gauche en faisant téter ma poulette. Je me badigeonne généreusement de Lanoline, et j'ai les seins à l'air toute la journée. Ouf, ça finit par passer, victoire!

 

Entre temps, j'ai eu l'opportunité de laquer tout mon parquet au lait maternel... Des tâches collantes un peu partout chez moi, oui, mes seins dégoulinent dans tous les sens, c'est franchement ultra glamour...

 

Deuxième difficulté, un jour, mon sein droit est douloureux, et un peu rouge. Et moi, j'ai chaud et j'me sens toute faible... Température, 38.2, ah tiens, j'ai un engorgement! Youpi! Sein a l'air, passé sous le brumisateur d'eau bien glacée, et pressage de sein intensif, tétée exclusivement sur ce sein, parce que ça passe mieux comme ça (trop de lait bloqué dans les canaux, va falloir déboucher ça, ma ptite dame, aïe, répond maman). Je déguste, mais ça passe.

 

Et finalement, au bout de quelques semaines (disons, au bout d'un bon mois et demi), l'allaitement est enfin plus facile. Et devient enfin un plaisir. Bon, il y a toujours le prblème number one: mon homme n'ayant pas de seins et a fortiori pas de lait dedans, c'est bibi qui doit se lever toutes les nuits (et vous aurez compris, si vous avez bien suivi, que ma fille ne dort pas la nuit...)

 

Mais enfin, c'est un plaisir. L'allaitement n'est plus seulement le moment où je nourris ma fille. C'est aussi un moyen de l'endormir, de la réconforter, de la câliner. De fusionner avec elle...

 

Au départ, je m'étais fixé d'allaiter trois mois minimum, mais au fond, je voulais aller jusqu'à six mois, comme c'est conseillé par l'OMS. Mais ça, c'était sans compter les moments tous doux que l'allaitement fait vivre, et l'attachement inconditionnel et démesuré qu'il tisse, peu à peu, avec ma fille. Malgré les difficultés du début, pendant lesquelles j'ai douté, je me suis rendu compte, peu à peu que j'aurai beaucoup de mal à arrêter aux six mois de ma fille... Elle a aujourd'hui bientôt cinq mois, et je me sens liée à elle à tel point que les rares fois où l'on lui a donné des biberons (de mon lait, tiré par mon super tire-lait électrique, moment de glamouritude extrême), j'ai culpabilisé de ne pas lui offrir mon sein tout doux contre lequel se lover...

 

Alors, bien sûr, de nouveaux questionnements s'ouvrent à toute maman qui décide d'allaiter un peu plus longtemps que la moyenne. D'abord, on se demande si notre lait est assez nourrissant, s'il suffit à notre enfant (enfin, ça, je crois que toutes les mères qui ont allaité, même un mois, se posent la question). Et puis, surtout, on se demande si le fait d'allaiter longtemps ne va pas rendre notre enfant trop fusionnel, déjà qu'on l'est pas mal... Enfin, on se demande (mais ça ne dure pas longtemps, parce qu'on se rend vite compte que nos peurs étaient fondées) si notre entourage va bien comprendre ce désir de poursuivre l'allaitement, et si on ne va pas passer pour la baba-cool écolo bio BoBo de service... Et donc, la réponse est NON, bien sûr, la majorité de notre entourage ne va pas le comprendre. Mais après tout, ces moments-là de partage totalement fusionnel ne durent qu'un temps, et pour ma part, je compte écouter mes envies plutôt que mon entourage. Et j'arrêterai quand ma fille et moi serons prêtes à (re)devenir autonomes.

 

À suivre...

 


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commentaires

M
<br /> Alors moi je doit être une exeption ... j'ai pas appreciée l'alaitement ... en plus ma montée de lait n'a eu lieu qu'au retour de la maternitée... du coup le Chipie à été mise au complement<br /> directement vue qu'elle mangeais pas .<br /> Bref une fois le biberon decouvert ... mon seins ça l'a gaver ... alors pendant 3 mois j'ai utliser une "trailleuse electrique" pour lui donner mon lait ... + du lait maternisé !<br /> Bises<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> C'est bien d'avoir tenu au tire-lait électrique, même si en fait, il paraît que le lait maternisé est tout aussi bon que le lait maternel... Donc pas de culpabilité à avoir! Après, c'est plus une<br /> question de lien intime...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> J'ai allaité ma fille n°2 9 mois et demi et je comprends tout à fait ton envie de continuer ! ça serait vraiment trop bête de t'arrêter, 1) si tu vois qu'elle a trop faim, ça sera le moment de<br /> commencer les compotes et purées, 2) on ne fait jamais trop de câlins à sa puce 3) les autres c'est que des jaloux ;)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir!<br /> <br /> <br /> Merci pour ton message! Il est vrai que je n'ai pas envie d'arrêter du tout, pour l'instant. C'est si agréable, les tétées-câlins! Mais effectivement, la diversification est pour bientôt...<br /> <br /> <br /> Bises!<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> tu as bien raison: fais comme tu le sens!<br /> j'ai allaité mon petit dernier 13 mois...euh, je ne pensais pas du tout faire autant, mais voilà, on a eu besoin de ce temps là...<br /> bienvenue dans la communauté d'au secours ils granissent et sur la blogosphère ;o)<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci Kat!<br /> <br /> <br /> Effectivement, je crois qu'on ne dira jamais assez que la maman doit faire comme elle le sens... 13 mois d'allaitement, c'est beau! Pour ma part, je laisserai le temps décider...<br /> <br /> <br /> Bises!<br /> <br /> <br /> <br />

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